• Et soudain tout le monde me manque*...

                                                                                          Photo : L.Forestier         

                                                                                                                                                  Aux miens,

     

    Du plus lointain de moi-même,

    Il y avait, je me souviens, les lumières de la ville, multicolores qui encadraient les visages.

    Un froid sec, nerveux, celui qui vous fait vous blottir les uns contre les autres, autours des cigarettes fumées à la hâte, les grosses bouffées qui étreignent les gorges.

    Le froid qui donne envie d'étreindre des corps,

    Un, deux, trois... 

    Filer fissa à l'intérieur,

    À l'intérieur du bar, du club, de la fête d'annif pourave mais où ça ricane grave dans la cuisine.

    Retour de chaleur, regarder les gens, rire, danser, parler de Mélenchon parce que ça occupe toujours la politique, zoner, trainer, boire, rire.

    Retour de saveurs.

    Ce qui reste parfois porte le germe de la mélancolie dès son existence.

    On peut se souvenir et dire c'était beau mais c'était déjà foutu.

    Alors foutu pour foutu, on se tient, putain, on se tient...

    Y a bien que ça à foutre...

    On les vit les souvenirs,  on les vit les moments. C'est pas pour l'instant présent arrêtez de me la faire à l'envers, c'est pour après, c'est pour les moments de froid tenace ou sonnepère sera derrière ou à côté pour soutenir la tour penchée du merdier que vous avez accumulé.

    Du plus loin de moi, c'est toi qui me tient.

    C'est toi que je regarde quand je vacille.

    C'est à toi que je pense.

    Toi, et puis toi, et toi aussi surement, et encore toi.

    Quand mon présent n'a plus d'avenir, quand mon corps n'a plus d'endroits où poser ma tête, 

    L’épaule gaillarde et opiniâtre jamais désolidarisée, elle n’est pas là pour du faux,

    Elle a un bras avec une main au bout qui tient la barre, parce que méduse chancèle, mollit, mais ne va pas se noyer jamais.

    Enfin si dans un verre d'eau, ou dans un shot de rhum, ou dans une canette de Jupi.

    Du plus loin de moi, 

    Ce qui reste après ressemble aux photos accumulées dans des cartons vieillots, qu'on retrouve place du Jeu de balle au vieux marché, détrempés par la drache et que personne n'a voulu garder.

    Du plus lointain de soi-même ce qui reste est une identité passée, délavée qui ne sera plus jamais la même parce que trop de choses depuis sont arrivées.

    De cette personne pleine de vie, de rires, reste une boite de pilules vidées dans l'estomac vide.

    Reste ce jour froid sec et nerveux, où tous rassemblés autour d'un trou béant, chacun dans sa tête parce que se blottir les uns contre les autres ne servirait à rien.

    A rien.

    Reste du plus lointain de moi-même, quelques cartons que personne n'a voulu garder.

    Quelques lumières multicolores qui n'auront plus jamais la même couleur et que je ne verrais plus.

     Et soudain tout le monde me manque.

    *(j’ai pécho le titre a Jennifer Devoldere, qui a intitulé son film - pas terrible d'ailleurs- comme ça.  

    J’n’étais pas over inspirée question tittle aujourd'hui vous m'excuserez, et puis je trouve ça beau, et pis de toute façon personne ne lit ce fichu blog)


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